Période récente
Quand Jeanne et Norbert Pierlot s’installent définitivement à Ratilly, en 1952, le château est en mauvais état. Grâce à leur engagement de tous les instants, au succès de leur atelier de poterie, conjointement à l’ouverture publique du site et à l’accueil de stagiaires du monde entier, les Pierlot vont effectuer durant des années un travail de sauvegarde et de réhabilitation de l’édifice qui sera couronné par un prix des Monuments Historiques et des Sites en 1970.
C’est d’abord l’ensemble des toitures qui va être remis en état avec un souci constant d’en préserver l’élégance naturelle, en employant des matériaux nobles tout en se servant des techniques les plus avancées pour parfaire l’enchaînement des toitures, évitant ainsi la présence de chéneaux.
L’ancien crépi des murs intérieurs est ravalé au profit de la réapparition des vieilles pierres de grès ferrugineux d’origine ; des fenêtres condamnées aux premier et deuxième étages de la façade Sud, sur cour, sont ouvertes ; le courant électrique aux normes en vigueur est installé dans les années 60, alimenté par des lignes souterraines qui condamnent tout pylône électrique apparent et préservent ainsi l’environnement dans la proximité du château.
Le puits naturel, à gauche en entrant, alimente en eau la maisonnée pendant des années avant que la commune ne desserve l’eau courante.
Le chauffage central est installé dans les parties privatives de l’aile Est d’une part, dans une partie des ateliers de poterie de l’aile Ouest d’autre part.
Certaines charpentes abîmées sont restaurées ; certains greniers réhabilités afin d’accueillir les spectacles de la saison d’été ne pouvant avoir lieu en plein air dans la cour.
Le pigeonnier et son échelle tournante en bois, rarement conservée en l’état dans des bâtiments d’une époque identique, sont ouverts au public.
Les appartements privés, réduits pendant des années à leur plus simple expression, font petit à petit l’objet d’aménagements grâce aux concours des amis les plus proches : le potier Georges Jouve, fin dessinateur, en conçoit certains d’entre eux. Les designers Ubald Klug et Olivier Mourgue en réalisent d’autres, secondés par les remarquables artisans du pays.
Suite à l’incendie accidentel de 1972 qui détruit l’ensemble de la charpente, les toitures et les lucarnes de l’aile ouest, une salle d’exposition est ouverte, de nouvelles ouvertures en harmonie avec le reste du bâtiment et un escalier en pierre sont réalisés lors de la reconstruction selon une conception d’ Ubald Klug.
Toute l’aile Ouest est désormais consacrée à l’atelier de poterie de grès de Ratilly : une salle dite « des terres » où l’on prépare la terre à pot à partir de l’argile et de l’ocre provenant des sous-sols alentours, la salle de tournage et d’ansage, la salle d’émaillage, la salle des fours.
Les quatre grandes salles de l’aile Nord et la tour d’angle adjacente servent à accueillir les expositions temporaires ; ce sont d’amples pièces aux lumières changeantes, simples dans leur appareil de briques ou de mortiers blancs peints à la chaux et de poutres apparentes ; deux d’entre elles contiennent des cheminées dont la salle dite « des Gardes » et sa magnifique cheminée Renaissance, sa grande table en chêne massif où sont partagés les repas l’été.
Les chambres des étages de l’aile Sud sont aménagées pour accueillir les nombreux stagiaires qui, dès les années 50, logent au château. Plus récemment une extension du circuit de chauffage central a été ouvert dans l’ensemble des étages ce qui permet d’organiser également des stages pendant les saisons plus fraîches.
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