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Sans titre, 2022, dispersions synthétiques, techniques à la cire et aérosol sur toile (diptyque) 162 × 260 cm.

du 30 avril au 13 novembre 2022

Ernesto Riveiro Œuvres récentes

un commissariat d’Olivier Delavallade

Un catalogue sera édité par les Amis de Ratilly à l’occasion de l’exposition. Les quinze premiers exemplaires comprendront un tirage de tête : une gravure originale signée et numérotée d’Ernesto Riveiro (atelier René Tazé, Paris)

Extraits du catalogue :

La peinture tohu-bohu d’Olivier Delavallade
« Il est des peintures qui nous rendent plus attentifs ou, plus précisément, qui nous fortifient. Elles nourrissent profondément notre regard, mobilisant dans un même élan toutes nos facultés de perception et de compréhension, notre sensibilité autant que notre intelligence. Ce sont des peintures complètes. […]
Le monde était tohu-bohu nous dit le récit de la Genèse : vide et vague, solitude et chaos, désert et vide, selon les traductions. C’est ce tohu-bohu qu’Ernesto Riveiro essaie de retrouver, ce monde d’avant la création en quelque sorte. Un monde impur, plein de scories. Un milieu plutôt qu’un spectacle, pour reprendre des catégories chères au philosophe Henri Maldiney. »

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Sans titre, 2022, dispersions synthétiques, techniques à la cire et aérosol sur toile, 130 × 162 cm.

Extraits de l’entretien avec Martin Pierlot (mars 2022)

Martin Pierlot : Pour tenter de saisir votre œuvre, il me semble qu’il y a toute une circularité des éléments qui tourbillonnent et qui, auparavant, étaient plus linéaires, dans une horizontalité directe. Il y a quelque chose de présent qui s’éparpille alentour d’un fond plus sombre, plus fort, plus déchiré, le tout formant un magma plus massif, troué récemment par quelques éclaircies comme un second ciel. ll y a une permanence de l’écoulement, de la fluidité, de l’aquatique qui est animée par des lignes de force qui forment un rhizome global, un tohu-bohu pour reprendre la juste dénomination d’Olivier Delavallade. Mais n’y a-t-il pas toujours un drame à l’origine de toute expression artistique ?

Ernesto Riveiro : Généralement, les choses sont beaucoup plus ambiguës que ce que l’on pense. Je ne crois pas aux formules faciles, toutes faites, du genre : les choses sont ce que l’on voit. En fait, il y a tout un pan de la peinture qui joue sur l’ambiguïté ; pas une ambiguïté voulue, ce n’est pas une volonté. C’est une ambiguïté qui est peut-être maintenue mais qui, au départ, est constitutive de la personne, de manière mystérieuse. Il y a un drame, oui, il y a un drame, une tragédie. Mais est-ce qu’on ne pourrait pas plutôt, à la place de ce mot, l’appeler d’une autre façon : justement, tension métaphysique, tension spirituelle, sans faire référence au drame. Il y a un problème de représentation mais pas de drame. Il y a un autre type de drame qui me semble beaucoup plus grave, plus important : c’est le drame cosmique. On lève les yeux vers le ciel, et c’est vertigineux… Qu’est-ce que ça veut dire, cette histoire ? C’est dramatique, vous comprenez, on est petit comme ça, perdu sur un caillou ; on tourne au milieu de l’espace infini. Il y a rien de plus terrifiant que ça. Je ressens cette terreur. Mais pas de l’angoisse du genre de : « Qu’est- ce qui se passe dans mon entourage…? ». C’est un problème de condition humaine et pas de faits divers.

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Salle des hirondelles, avril 2022

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Sans titre, 2022, dispersions synthétiques, techniques à la cire et aérosol sur toile, 130 × 162 cm.

Repères biographiques

Ernesto Riveiro est né en 1947 à Buenos Aires, Argentine. Parallèlement à des études techniques et scientifiques, il s’initie en autodidacte au dessin et à la peinture. Il quitte l’Argentine en 1972 pour s’installer à Paris où il se consacrera totalement à sa pratique artistique. En 1996, il s’installe à Huisseau-sur-Cosson, aux portes du Domaine de Chambord.

Après une période figurative, fin 1987, il introduit dans sa pratique picturale une rupture avec la surface unitaire du tableau et choisit de travailler systématiquement en diptyque.

En 2004, à l’occasion d’une exposition en Espagne, il renoue avec le dessin et la surface unitaire. Il retrouve alors, avec la surface unitaire, le même état mental de « non-projet » que lui permettait le travail en diptyque : faire de la peinture sans faire de tableaux.

De 2015 à 2017, Pascaline Mulliez présente son travail dans sa galerie de Paris. Elle publie, fin 2020, une importante monographie, éditée par Skira et L’ahah. À cette occasion, au printemps 2021, trois expositions sont présentées simultanément à Paris, dans les deux espaces de L’ahah, cité Griset et rue Moret, et en Bretagne, au Domaine de Kerguéhennec, en Morbihan. Cette même année un documentaire est réalisé par Illés Sarkantyu (entretien avec Olivier Delavallade).

Site internet : https://www.ernestoriveiro.com/

30 avril – 13 novembre 2022

Ernesto Riveiro
Œuvres récentes

Vernissage de l’exposition le 18 juin 2022
à 17h30 en présence de l’artiste
Projections à 18h30 et 19h15
Ernesto Riveiro, la peinture tohu-bohu
Film d’Illés Sarkantyu, 27 mn, 2021
Soirée du Solstice à partir de 20 heures