du 7 au 9 juin

Dessine moi un chant

Avec Juliette Flipo

Chanteuse, musicienne et comédienne, je m’intéresse autant au chant lyrique qu’au chant populaire. Je travaille comme interprète, accompagnatrice et improvisatrice, et suis professeure en formation au Centre de voix Roy Hart. Mon approche vise à écouter chaque voix profondément, avec tout le corps, pour lui permettre de déployer son expressivité et sa créativité singulière. Elle allie au développement de la technique vocale (flux, attaques, résonances…) la question du jeu et celle de la musique.

Sur la proposition de Manon Gignoux en résidence cette année au château de Ratilly, je propose un stage d’exploration vocale et improvisation.

Manon peint, Manon danse, Manon récolte des objets abandonnés, des sensations, Manon dessine. Sa démarche m’inspire. Une façon de se laisser traverser, de laisser être le mouvement, le changement. D’habiter le monde en se laissant habiter par lui. D’étayer le vide, l’absence, peut-être.

Elle dit : Je ne fais que suivre les lignes de chaque fleur. Mais je les suis très précisément, en parcourant chaque pétale, y compris lorsqu’il se déplace avec le vent, en suivant la ligne de ces paysages plus quand m’attachant à construire un dessin. Alors dans ce mélange de précision / imprécision il se peut que ce soit le mouvement de la fleur qui apparaisse.

À quels gestes se fier, quelles lignes suivre pour que ça chante en nous, pour que le souffle nous traverse et porte notre voix ?

Pourquoi ne pas cueillir au passage quelques couleurs, quelques textures, et les juxtaposer pour les faire entrer en vibration ?

La proposition serait de nous mettre à l’écoute du mouvement intérieur, du souffle, de nos points de contact, pour que puissent se déployer nos antennes et nos chants. D’expérimenter les liens entre porosité et curiosité.
De déambuler ensuite dans le château ou dans la cour, de se laisser arrêter par un arbre, un être, un caillou, un dessin, et d’entrer en relation avec, de le laisser chanter en soi. Ramener les traces de cette cueillette au cœur du groupe, et
composer dans l’instant une ode à l’insaisissable, au vivant.